Une défense chez les Indiens ?
Il va de soi que, même s’ils sont plus faibles en terme d’armement que les Espagnols, les Indiens ne vont pas se laisser massacrer sans rien faire.
Cependant, cette défense apparaît comme occasionnelle et souvent vaine : ils pouvaient essayer de se cacher, de s’enfuir ou de tuer des conquistadors, mais sans grand effet :
« Et parce que quelques fois mais bien peu souvent, les Indiens tuaient à bonne raison et par une sainte justice quelques Espagnols, ils firent une loi entre eux, que pour un Espagnol tué ils auraient à tuer cent Indiens ».
Ils peuvent néanmoins essayer de piéger les Européens, en creusant des fossés pour que les cavaliers tombent et s’y empalent ou alors, en dernier recours, désespérés, se suicider plutôt que de tomber entre leurs mains, comme le fit cette mère, accompagnée son enfant :
« Elle prit une corde et s’en pendit à une poutre, ayant attaché à son pied un enfant de l’âge d’un an qu’elle avait, et ne l’eût point sitôt fait, voici les chiens venir dépecer l’enfant, combien que, devant qu’il mourût, un frère religieux le baptisa. »
Théodore de Bry, XIV. Enfants jetés aux chiens (Yucatán)
