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Les sept péchés capitaux des Espagnols

 

Si la violence était bien sûr déjà présente en Amérique avant l’arrivée des Européens, il semble que celle-ci s’intensifie avec le début de la colonisation espagnole. En effet, dans son ouvrage, Las Casas met en exergue la brutalité des conquistadors à l’égard des Amérindiens. Il apparaît dès lors que les sauvages ne sont pas les Indiens, mais bien les chrétiens.

 

Ainsi, l’argumentaire de Las Casas revoit les agissements des Espagnols selon les critères moraux du catholicisme. Las Casas présente colons comme des pécheurs qui n’hésitent pas à bafouer les lois morales chrétiennes en cumulant les défauts, et notamment les sept péchés capitaux, à savoir l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, la luxure, la gourmandise et la paresse.

 

De nombreux exemples de ces péchés sont fournis et les Indiens en paraissent encore plus vertueux, plus inoffensifs.

 

Tout d’abord, les premiers péchés des conquistadors sont certainement l’avarice et l’envie, à tel point que certains des Amérindiens ont une vision faussée de la religion chrétienne, croyant que le Dieu des chrétiens est l’or.

« La cause pour quoi les Espagnols ont détruit une telle infinité d’âmes a été seulement qu’ont tenu pour le dernière fin et but, l’or, et de s’enrichir en peu de temps. [...] Et pour dire en un mot, la cause de ce a été leur avarice et ambition. »[1]« Un cacique, grand seigneur, nommé Hatuey [...] assembla tous les gens et leur dit : [...] "Ils ne le font point seulement pour cela, mais aussi parce qu’ils ont un Dieu qu’ils adorent, et demandent à en avoir beaucoup, et afin d’avoir de nous autres pour l’adorer, ils mettent peine à nous subjuguer et ils nous tuent". Il avait auprès de soi un coffret plein d’or et de joyaux et il dit : "Voici le Dieu des Espagnols." »

 

Leur second défaut sera la gourmandise, stigmatisé à de nombreuses reprises par Las Casas, mettant ainsi en relief le caractère frugal, presque monacal, du régime alimentaire des Indiens contrairement à la gloutonnerie des Espagnols.

« Et ayant commencé à manger leurs vivres, acquis par leurs sueurs et travaux, ne se contentant point de ce que les Indiens leur donnaient de bon gré [...] et ce qui peut suffire à trois ménages de dix personnes pour chaque ménage pour un mois, un Espagnol le mange et détruit en un jour. »

 

L’un des autres péchés condamnés serait la luxure dont feraient preuve les conquistadors, comme le montre les nombreux viols d’indigènes.

« Cet homme [...] disait qu’il travaillait tant qu’il pouvait à engrosser beaucoup de femmes indiennes, afin qu’il reçût plus d’argent en les vendant grosses d’enfants pour esclaves »

 

Concernant la colère et l’orgueil, ces deux défauts apparaissent en filigrane tout au long du texte. Les conquistadors ne seraient donc épargnés que par la paresse, encore qu’il soit permis d’en douter étant donné que les conquistadors avaient des esclaves pour travailler dans leurs encomiendas.

La Gourmandise

L'Avarice

La Colère

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